Chokri YACOUB chokri.yacoub@gmail.com
Douce France : Fausse amie des Arabes
La France fait figure aujourd'hui d'une puissance amie des Arabes, cherchant à pondérer les ardeurs fanatiques des Américains dans la nième guerre israélienne.
Il n'en est rien. Ce n'est qu'une douce illusion. La réalité est toute autre. La France, c'est Israël, et Israël c'est la France, depuis bien longtemps. Leurs crimes d'hier, comme ceux d'aujourd'hui, sont communs.
Le poids majeur du lobby sioniste en France est loin d'expliquer le proisraélisme français. La France n'est pas devenue sioniste à cause du lobby sioniste. La France a plutôt adopté le sionisme. Elle en a fait un des piliers stratégiques de la République. Elle en a fait un outil efficace dans sa politique impérialiste non seulement dans le Moyen-Orient, mais aussi dans le monde arabe, en Afrique et ailleurs. La France s'est volontairement sionisée du fait de sa vocation impérialiste.
C'est que le sionisme est fondamentalement un pur produit impérialiste. C'est un mercenariat au service de l'impérialisme mondial. Dès ses débuts, Herzl a offert les services du sionisme aux Empires de son époque : aux Ottomans, aux Russes, et après sa mort, les mêmes services ont été offerts aux Français, aux Allemands, aux Anglais, et aujourd'hui aux Américains. Et c'est en tant que mercenaires au service de l'impérialisme occidental que les sionistes sont devenus aux yeux du monde une superpuissance en soi. Celle-ci n'est qu'une illusion et un leurre. Le sionisme n'est rien d'autre que de l'impérialisme occidental déguisé. Il en est la créature, et il ne subsiste que par son bon vouloir.
Dès avril 1917, et bien avant la déclaration Balfour du 2 novembre 1917, la France a été la première puissance mondiale à faire appel au mercenariat sioniste dans la guerre qui l'opposait à l'Allemagne. Il s'agissait de reconnaître diplomatiquement le sionisme en contre partie de l'intervention de celui-ci auprès des Révolutionnaires russes pour empêcher une paix unilatérale avec l'Allemagne. C'est à cette occasion que le sionisme s'est hissé au rang d'un partenaire diplomatique mondial, confirmé aussitôt dans ce nouveau rôle par la Déclaration Balfour. Et c'est la France, lors de la Conférence de la Paix en 1919, qui a donné son plein appui au mandat de l'Angleterre sur la Palestine en vue de la réalisation d'un prétendu Etat « juif » au service des puissances réunies peu après au sein de la Société des Nations (SDN), dont le premier acte a été d'inscrire dans ses statuts la réalisation du projet sioniste sur la Palestine.
A la fin de la Deuxième guerre mondiale, la France s'est trouvée face à un grand défi : récupérer et restaurer son Empire mis à mal par la Guerre. Dès la Conférence de Dumbarton Oaks en 1944, fondatrice des Nations Unies, la France a obtenu des Etats Unis l'abandon de sa proposition du démantèlement des empires coloniaux, dont celui de la France, en contre partie de l'adoption de la règle du veto au sein du Conseil de sécurité exigé par les USA. Le nouvel ordre mondial s'est ainsi inscrit depuis 1945 dans la continuité de la politique impérialiste classique.
L'on s'explique dès lors que la France, n'ayant pas d'engagement direct en Palestine, mais ayant un empire à majorité arabo-musulmane à consolider, a décidé au cours du mois de novembre 1947 de s'opposer au coup de force des Etats-Unis d'imposer un Etat juif en Palestine présenté à l'ONU sous la forme diplomatique de « partage de la Palestine ». La France a donné à ses représentants des consignes pour voter contre le projet. Mais, les sionistes, et à leur tête Léon Blum, se rappelèrent au bon souvenir de la France et à ses engagements sionistes de trente ans. Sur instigation de Nahum Goldmann, président du Congrès Juif Mondial, Léon Blum, sioniste de la première heure (dès 1919 il intervient en faveur du mandat britannique sur la Palestine, et en 1937 un kibboutz est créé en son honneur en Haute Galilée) écrit à son ami Georges Bidault, Ministre des Affaires étrangères, pour faire revenir la France sur sa décision de voter contre la résolution de partage. Un télégramme de dernière minute a alors été envoyé par le Quai d'Orsay à New York donnant la consigne d'un vote favorable au « partage » de la Palestine. Et c'est grâce à ce vote français que la Résolution fatidique eut la majorité requise des deux tiers, et elle fut adoptée. Ce coup d'Etat sioniste à l'intérieur de la diplomatie française montre l'osmose établie depuis novembre 1917 entre le sionisme et la France coloniale : ils sont les deux faces d'une même pièce de monnaie : l'impérialisme. Cette fois-ci, la tâche impartie au sionisme est d'aider l'impérialisme américain à s'opposer au communisme bolchevique qui menaçait de damer le pion aux puissances dominant le Moyen-Orient, sans parler de leur servir de base militaire pour leurs opérations dans le monde et protéger les réserves pétrolières tombées entre leurs mains. C'est ce rôle que joue encore de nos jours le mercenariat sioniste, devenu bastion contre les mouvements de libération nationale dans tout le Moyen-Orient et en Afrique.
Ainsi, Israël n'a cessé d'être conforme à sa nature de joker de l'impérialisme ouvert au plus offrant. En octobre 1956, la France a offert la bombe atomique à Israël à charge à celle-ci d'attaquer l'Egypte accusée de fournir des armes au FLN. Un symbole qui ne trompe pas : l'aviation française a participé à l'expédition sous les couleurs israéliennes. Et c'est sous les couleurs israéliennes que les Européens et les Américains font aujourd'hui la guerre aux peuples de l'Orient, y compris dans la guerre actuelle contre le Liban martyre.
Ne nous y trompons pas. La France de Chirac, comme celle naguère de de Gaulle, reste l'ennemie - au sens militaire – de l'Orient au moyen d'un pseudo Etat qui n'a aucune autre raison d'être que la préservation des intérêts stratégiques des puissants. Croire que la France joue les modérateurs face à l'Oncle Sam, ce serait se bercer de doucereuses illusions que l'on paie au prix du sang. La France n'est pas moins sioniste que les Etats-Unis, et elle le restera tant qu'elle n'aura pas renoncé définitivement à sa politique impérialiste, et tant qu'elle n'aura pas mis fin à son empire colonial au Moyen-Orient, dans les pays arabes et africains, et dans ses confettis océaniens.
Ce n'est pas seulement Israël qui envahie et assassine au Liban. C'est aussi la France qui l'arme, le finance et le soutient. Et la France est moins entre les mains des sionistes, que ceux-ci sont aux mains de la France : les sionistes sont de fidèles mercenaires au service de projets impérialistes. Le sionisme, c'est comme les paradis fiscaux : l'impérialisme y prospère dans l'anonymat, à l'abri des juridictions établies, ou des lois humaines.
Ne nous trompons pas. Le vrai combat contre le sionisme, nous devons le mener non pas contre 'Israël', mais contre l'impérialisme qui se cachent derrière lui.
La France doit avouer sa politique coloniale et impérialiste. Elle doit s'engager solennellement à y renoncer, non seulement en rendant leur indépendance aux territoires et aux pays qui sont encore sous sa domination directe ou indirecte au moyen de ses marionnettes, mais elle doit aussi mettre fin au contrat stratégique qui la lie aux mercenaires sionistes, ses créatures.
Aujourd'hui, le combat contre l'impérialisme passe par l'éradication du sionisme, son véritable alibi.
Loin d'être l'amie du Liban ou des Arabes, la France en a été le plus grand prédateur.
Nous demandons à la France de cesser son agression contre le Liban, en cessant de soutenir, d'armer et de financer ses mercenaires sionistes oeuvrant à l'intérieur de son territoire comme à l'extérieur.
Paris, le 2 août 2006
Il n'en est rien. Ce n'est qu'une douce illusion. La réalité est toute autre. La France, c'est Israël, et Israël c'est la France, depuis bien longtemps. Leurs crimes d'hier, comme ceux d'aujourd'hui, sont communs.
Le poids majeur du lobby sioniste en France est loin d'expliquer le proisraélisme français. La France n'est pas devenue sioniste à cause du lobby sioniste. La France a plutôt adopté le sionisme. Elle en a fait un des piliers stratégiques de la République. Elle en a fait un outil efficace dans sa politique impérialiste non seulement dans le Moyen-Orient, mais aussi dans le monde arabe, en Afrique et ailleurs. La France s'est volontairement sionisée du fait de sa vocation impérialiste.
C'est que le sionisme est fondamentalement un pur produit impérialiste. C'est un mercenariat au service de l'impérialisme mondial. Dès ses débuts, Herzl a offert les services du sionisme aux Empires de son époque : aux Ottomans, aux Russes, et après sa mort, les mêmes services ont été offerts aux Français, aux Allemands, aux Anglais, et aujourd'hui aux Américains. Et c'est en tant que mercenaires au service de l'impérialisme occidental que les sionistes sont devenus aux yeux du monde une superpuissance en soi. Celle-ci n'est qu'une illusion et un leurre. Le sionisme n'est rien d'autre que de l'impérialisme occidental déguisé. Il en est la créature, et il ne subsiste que par son bon vouloir.
Dès avril 1917, et bien avant la déclaration Balfour du 2 novembre 1917, la France a été la première puissance mondiale à faire appel au mercenariat sioniste dans la guerre qui l'opposait à l'Allemagne. Il s'agissait de reconnaître diplomatiquement le sionisme en contre partie de l'intervention de celui-ci auprès des Révolutionnaires russes pour empêcher une paix unilatérale avec l'Allemagne. C'est à cette occasion que le sionisme s'est hissé au rang d'un partenaire diplomatique mondial, confirmé aussitôt dans ce nouveau rôle par la Déclaration Balfour. Et c'est la France, lors de la Conférence de la Paix en 1919, qui a donné son plein appui au mandat de l'Angleterre sur la Palestine en vue de la réalisation d'un prétendu Etat « juif » au service des puissances réunies peu après au sein de la Société des Nations (SDN), dont le premier acte a été d'inscrire dans ses statuts la réalisation du projet sioniste sur la Palestine.
A la fin de la Deuxième guerre mondiale, la France s'est trouvée face à un grand défi : récupérer et restaurer son Empire mis à mal par la Guerre. Dès la Conférence de Dumbarton Oaks en 1944, fondatrice des Nations Unies, la France a obtenu des Etats Unis l'abandon de sa proposition du démantèlement des empires coloniaux, dont celui de la France, en contre partie de l'adoption de la règle du veto au sein du Conseil de sécurité exigé par les USA. Le nouvel ordre mondial s'est ainsi inscrit depuis 1945 dans la continuité de la politique impérialiste classique.
L'on s'explique dès lors que la France, n'ayant pas d'engagement direct en Palestine, mais ayant un empire à majorité arabo-musulmane à consolider, a décidé au cours du mois de novembre 1947 de s'opposer au coup de force des Etats-Unis d'imposer un Etat juif en Palestine présenté à l'ONU sous la forme diplomatique de « partage de la Palestine ». La France a donné à ses représentants des consignes pour voter contre le projet. Mais, les sionistes, et à leur tête Léon Blum, se rappelèrent au bon souvenir de la France et à ses engagements sionistes de trente ans. Sur instigation de Nahum Goldmann, président du Congrès Juif Mondial, Léon Blum, sioniste de la première heure (dès 1919 il intervient en faveur du mandat britannique sur la Palestine, et en 1937 un kibboutz est créé en son honneur en Haute Galilée) écrit à son ami Georges Bidault, Ministre des Affaires étrangères, pour faire revenir la France sur sa décision de voter contre la résolution de partage. Un télégramme de dernière minute a alors été envoyé par le Quai d'Orsay à New York donnant la consigne d'un vote favorable au « partage » de la Palestine. Et c'est grâce à ce vote français que la Résolution fatidique eut la majorité requise des deux tiers, et elle fut adoptée. Ce coup d'Etat sioniste à l'intérieur de la diplomatie française montre l'osmose établie depuis novembre 1917 entre le sionisme et la France coloniale : ils sont les deux faces d'une même pièce de monnaie : l'impérialisme. Cette fois-ci, la tâche impartie au sionisme est d'aider l'impérialisme américain à s'opposer au communisme bolchevique qui menaçait de damer le pion aux puissances dominant le Moyen-Orient, sans parler de leur servir de base militaire pour leurs opérations dans le monde et protéger les réserves pétrolières tombées entre leurs mains. C'est ce rôle que joue encore de nos jours le mercenariat sioniste, devenu bastion contre les mouvements de libération nationale dans tout le Moyen-Orient et en Afrique.
Ainsi, Israël n'a cessé d'être conforme à sa nature de joker de l'impérialisme ouvert au plus offrant. En octobre 1956, la France a offert la bombe atomique à Israël à charge à celle-ci d'attaquer l'Egypte accusée de fournir des armes au FLN. Un symbole qui ne trompe pas : l'aviation française a participé à l'expédition sous les couleurs israéliennes. Et c'est sous les couleurs israéliennes que les Européens et les Américains font aujourd'hui la guerre aux peuples de l'Orient, y compris dans la guerre actuelle contre le Liban martyre.
Ne nous y trompons pas. La France de Chirac, comme celle naguère de de Gaulle, reste l'ennemie - au sens militaire – de l'Orient au moyen d'un pseudo Etat qui n'a aucune autre raison d'être que la préservation des intérêts stratégiques des puissants. Croire que la France joue les modérateurs face à l'Oncle Sam, ce serait se bercer de doucereuses illusions que l'on paie au prix du sang. La France n'est pas moins sioniste que les Etats-Unis, et elle le restera tant qu'elle n'aura pas renoncé définitivement à sa politique impérialiste, et tant qu'elle n'aura pas mis fin à son empire colonial au Moyen-Orient, dans les pays arabes et africains, et dans ses confettis océaniens.
Ce n'est pas seulement Israël qui envahie et assassine au Liban. C'est aussi la France qui l'arme, le finance et le soutient. Et la France est moins entre les mains des sionistes, que ceux-ci sont aux mains de la France : les sionistes sont de fidèles mercenaires au service de projets impérialistes. Le sionisme, c'est comme les paradis fiscaux : l'impérialisme y prospère dans l'anonymat, à l'abri des juridictions établies, ou des lois humaines.
Ne nous trompons pas. Le vrai combat contre le sionisme, nous devons le mener non pas contre 'Israël', mais contre l'impérialisme qui se cachent derrière lui.
La France doit avouer sa politique coloniale et impérialiste. Elle doit s'engager solennellement à y renoncer, non seulement en rendant leur indépendance aux territoires et aux pays qui sont encore sous sa domination directe ou indirecte au moyen de ses marionnettes, mais elle doit aussi mettre fin au contrat stratégique qui la lie aux mercenaires sionistes, ses créatures.
Aujourd'hui, le combat contre l'impérialisme passe par l'éradication du sionisme, son véritable alibi.
Loin d'être l'amie du Liban ou des Arabes, la France en a été le plus grand prédateur.
Nous demandons à la France de cesser son agression contre le Liban, en cessant de soutenir, d'armer et de financer ses mercenaires sionistes oeuvrant à l'intérieur de son territoire comme à l'extérieur.
Paris, le 2 août 2006
l écrivain Mondher Sfar